mercredi 21 mars 2012

20 mars : Jean-Luc Mélenchon aux ateliers RATP de Massy

Source : Libération.fr

Retrouvailles et vivas CGT pour Mélenchon à Massy


REPORTAGE :En déplacement mardi dans son ancien fief de Massy, le candidat Front de gauche a retrouvé d'anciens potes et reçu le soutien de syndicalistes CGT de la RATP

Par LILIAN ALEMAGNA A Massy
L'embrassade est virile. A son arrivée à la gare RER de Massy-Palaiseau (Essonne), Jean-Luc Mélenchon remonte l'escalier qui mène à la passerelle et tombe sur Pierre Moro. Un ami de plus de 40 ans. Les deux hommes se sont connus en 1968 dans la cour du lycée Rouget-de-l'Isle de Lons-le-Saunier (Jura). Mélenchon menait alors les manifestations de mai. Au début des années 1980, après l'arrivée de l'ex-PS à Massy comme directeur de cabinet du maire de l'époque, il fait venir son camarade jurassien pour l'épauler dans ses conquêtes essonniennes. Conseiller général, municipal, sénateur...

Depuis, Moro et Mélenchon ne se sont pas quittés. En 2000, quand le second devient ministre délégué à l'Enseignement professionnel de Lionel Jospin, le premier prend le poste de chef adjoint de cabinet. «Pelou» a accompagné son «patron» jusqu'en juillet 2010. Il avait la responsabilité de l'arme politique mélenchonienne la plus précieuse: l'agenda. A la retraite, Pierre Moro regarde de loin le succès de la campagne du candidat Front de gauche. «Je suis baba, confie-t-il.J'avais déjà parié sur un score à deux chiffres. Mais là, je n'avais jamais espéré que ce soit aussi gros.» Dimanche, il était à la Bastille. Au milieu de la foule: «Un souffle est passé», dit-il. Du coup, Moro va«reprendre du service» auprès des «copains débordés».
Permis de conduire
Ce mardi, pour sa visite dans les ateliers de réparation des RER à Massy, ils sont plusieurs vieilles connaissances essonniennes à l'accueillir. Sur la passerelle de la gare, dans une bousculade énorme de laquelle fusent des «à bas les journalistes!», Pascale Le Néouannic, secrétaire nationale du Parti de gauche, le souligne: «Jean-Luc a une histoire particulière avec Massy. Il y Pierre Moro, mais aussi tous ceux qui sont là ont participé pendant trente ans aux luttes qu'on a mené ici ensemble.» Le Néouannic a quitté le PS avec Mélenchon en novembre 2008. Elle insiste sur l'autre symbole de cette visite pour cet homme dépourvu de permis de conduire et angoissé sur la route:«Jean-Luc prend, lui, les transports en commun. Ce n'est pas une découverte de campagne pour lui. Il connaît mieux que d'autres le quotidien des gens.»
Plus loin, Mélenchon a droit à une visite guidée dans l'atelier de réparation des trains. Casquette RATP sur la tête, il reprend son slogan sur les «invisibles» s'attaquant à la privatisation et les dangers de l'amiante. A la sortie, devant des salariés RATP, affiches CGT derrière lui, il se félicite de «l'événement» de cette visite. «Vous avez la preuve que l'action de classe, organisée, disciplinée et tenace permet de faire face», lance-t-il. Mélenchon met alors en garde les«belles personnes», les «observateurs» qui «ne comprennent rien à l'ampleur de la manifestation de la Bastille»«Cela ne s'est pas vu depuis des décennies ce qui se passe dans cet atelier!» poursuit-il, avant d'ironiser sur ceux qui le traitent d'«affreux bolchevik» lorsqu'il parle de «planification écologique».
«Fierté»
Mélenchon termine sa prise de parole sur un appel à l'union nationale après la tuerie de Toulouse: «Nous sommes comme les doigts d'une main autour de nos petits qu'on a assassiné face à cet odieux criminel dément, a-t-il lancé. Jamais [le tueur] ne trouvera une faille entre nous tous pour faire passer une telle folie.»
Se dirigeant vers la cantine d'entreprise où Mélenchon doit déjeuner, Marie-Pierre Oprandi, mandataire financière du candidat de Front de gauche -et autre fidèle de Massy- relativise le symbole personnel.«C'est d'abord une visite aux salariés CGT que l'on suit depuis longtemps, dit-elle. Mais c'est sûr, il y a une certaine fierté de le voir réussir. Les gens ici, qui l'ont connu dans d'autres conditions, sont heureux de faire étape dans son grand périple.» Malgré Toulouse, Mélenchon a décidé de poursuivre sa campagne. Ce mardi en Essonne. Il a prévu de se rendre demain en Seine-Saint-Denis.

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