vendredi 11 mai 2012

Le Front national, défenseur du peuple, quelle arnaque !


Que connait du peuple la famille Le Pen ? Installés dans leur Hôtel particulier de St Cloud, les héritiers des ciments Lambert ne connaissent pas de fins de mois difficiles, ils  sont loin des préoccupations de l’ensemble des salarié-es et des privé-es d’emploi. Leur monde, celui de leurs donateurs, c’est celui des patrons et des grandes fortunes, pas celui des ouvriers, des artisans, des fonctionnaires, des paysans, des chômeurs !   Ce n’est pas un hasard si le FN réclame la suppression de l’impôt sur la fortune.

Les propositions réactionnaires du Front National sont contraires aux intérêts des travailleurs. Pour eux, réfléchir au monde du travail de demain, c’est avant tout mettre à disposition du patronat une main d’œuvre corvéable et docile.

·       En donnant une éducation au rabais aux enfants des classes populaires avec la fin du collège unique où l’éducation est la même pour tous et la possibilité de sortie rapide du système éducatif des plus pauvres avec l’apprentissage dès 14 ans.
·       En cassant les outils de défense collectifs que sont les syndicats. Des structures indépendantes et autonomes ? Il n’en est pas question. Autour d’un engagement d’une grande réforme des syndicats pour qu’ils soient « moins tentés de recourir à un rapport de force (grève, manifestation », apparaissent clairement le désir de s’en débarrasser, voire pour certaines professions de « supprimer le droit d’être syndiqué » (ou de « s’engager politiquement ») comme chez les magistrats. Pas étonnant, quand on se souvient des propos de Mme Le Pen traitant de « fauteurs de trouble » les salariés des raffineries en lutte qu’elle aurait souhaité voir expulser « manu militari » ou d’ « émeutiers » les millions de manifestants défendant le système des retraites à taux plein dès 60ans.
·       En remettant en cause les acquis sociaux. Très en retrait pendant le mouvement des retraites, coutumier de déclarations contradictoires, c’est  pendant la campagne des Régionales que le FN a été le plus clair : « il est évident que l’allongement de la durée de cotisations est nécessaire…(il faut)  ramener l’âge de départ légal à 65 ans ». Evident aussi, l’appel au développement de régimes de retraites complémentaires et par capitalisation
Les  35 heures ? « source de désorganisation des entreprises et d‘augmentation injustifiée de la masse salariale». Les entreprises sont incitées à les supprimer. Le système de protection sociale est aussi en ligne de mire. « Fusionner l’impôt sur le revenu et les cotisations sociales » comme le propose le FN conduit de fait à couper le lien entre le travail et  la protection sociale,  à mettre sa gestion sous l’unique contrôle de l’Etat privant les salariés de toute intervention. On voit bien se dessiner derrière ce projet, l’arrivée des acteurs privés prêts à se partager le gâteau.
·       En cassant le modèle de société solidaire voulu par le Conseil National de la Résistance, puis mis en place à la Libération qui repose sur l’idée que personne ne doit être laissé au bord du chemin. La situation économique du pays, sortant de la guerre, était au plus bas, sans commune mesure avec la situation actuelle. Ce qui était possible alors, l’est encore plus facilement aujourd’hui, il suffit d’une volonté politique proposant un autre partage des richesses. Le Front National lui, tourne résolument le dos à cette idée. Il préfère, dans la logique du patronat du XIXème siècle, opposer les catégories entre elles. Celles et ceux nés ici aux autres. Et ceci en jouant  sur la peur de l’étranger, en mentant sur les chiffres de l’immigration, en faisant semblant d’ignorer que la France est un des pays européens où l’immigration est la plus faible. Entretenir la division et la suspicion c’est aussi ce qui est fait pour remettre en cause l’ensemble des protections sociales. A les en croire, nous serions dans un pays de tricheurs ou de faussaires. Ce serait les quelques cas isolés, et vite repérés, de tentative de fraude qui seraient responsables des déficits mais pas les exonérations de charge ou autres cadeaux aux entreprises ! Quant aux minimas sociaux, ils sont devenus insupportables à leurs yeux. C’est le discours culpabilisateur autour des « assistés ». Comme si les privés d’emploi étaient responsables de leur sort !  Mais cela permet de mettre en avant des dispositifs à partir desquels les entreprises  pourraient se voir confier de la main d’œuvre quasi gratuite.
·       En cassant le code du travail, trop rigide à leurs yeux.  Défendre une « simplification du code du travail » pour « libérer le travail des entreprises de l’étatisme », c’est refuser les protections générales liées à la loi, renvoyer à l’individualisation des situations, à des négociations par branches et par entreprises.
·       En mentant sur un maintien de la Fonction Publique alors qu’au programme est annoncée  la réduction de l’emploi public, réduit aux fonction régaliennes de  l’état,  quasi limitées aux secteurs de la justice et la sécurité. Le reste allant aux collectivités territoriales qui « devront enfin maîtriser leurs effectifs » d’après Mme Le Pen. Le FN se prononce pour la « modification des statuts de la fonction publique »,  et l’ « abolition de certains privilèges, en matière principalement de protection sociale », le principe de mobilité, le non remplacement d’une partie des départs à la retraite.
·       En rendant les immigrés responsables. 2  « arguments ». Ils coûteraient chers au pays et prendraient la place des chômeurs. Les immigrés rapportent au contraire plus aux caisses de l’Etat et à la Sécurité sociale qu’ils ne « coûtent ». Les 5 millions d’immigrés reversent 60 milliards d’€ en impôts, taxes et cotisations sociales chaque année. Si on met en parallèle ce qu’ils perçoivent sous forme d’allocations et de prestations (48 milliards d’€),  on est bien à un solde positif de 12 milliards par an. Quant à l’emploi, toutes les études montrent que les immigrés ne prennent pas la place des français. Majoritairement ils occupent  les emplois le moins qualifiés et  les plus précaires.

Alors, pour les élections législatives, pas d’erreur !
Ce n’est pas la famille Le Pen qui sera du côté
des classes populaires et du monde du travail.

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